A l'initiative de François Hollande, le gouvernement s'est réuni à l'Elysée ce matin pour travailler à relever les défis qui attendent la France dans 10 ans en exploitant au mieux ses nombreux atouts (démographie, formation, équipement, position géographique…).

L'objectif de ce séminaire était d'identifier les chantiers clés à engager et de choisir des priorités de transformation. Comme l'a rappelé en introduction Jean Pisani-Ferry, Commissaire général à la stratégie et à la prospective,prendre un horizon de dix ans donne de la continuité et permet de constater des résultats tangibles.

Les défis que la France va devoir relever sont au nombre de trois :

• La souveraineté : politique, budgétaire, économique, industrielle, agricole mais aussi diplomatique et militaire. Le sens de la présence Française, partout dans le monde c'est de promouvoir le message, les valeurs et les intérêts de la France.

• L'excellence : pouvoir élever le niveau de la France dans la mondialisation par l’innovation, la spécialisation et l’adaptation aux besoins de l’économie de demain et notamment des classes moyennes des pays émergents

L'unité : Unité des générations face à l’avenir des retraites et la priorité à l’emploi, mais aussi unité des catégories sociales face à la lutte contre les inégalités et aux exigences de la solidarité. Enfin, l'unité des modes de vie et des cultures face à la communautarisation, à la fragmentation, à l’individualisme fait également partie de cet enjeu.

Pour relever ces défis à dix ans, la stratégie de la France pourrait s'articuler autour de 5 objectifs que François Hollande a rappelé :

1. Utiliser pleinement notre avantage démographique : Organiser un système de formation initiale et continue lié aux métiers du futur, c’est fixer l’objectif de « diplômer » la moitié d’une classe d’âge dans l’enseignement supérieur, c’est mettre les nouvelles technologies à la portée de tous.

2. Gagner la bataille de la mondialisation : Créer le meilleur environnement pour les entreprises exportatrices (formation, financements, fiscalité), simplifier l’Etat pour le rendre plus fort et plus rapide, stimuler l’innovation et la création, organiser les nouvelles filières industrielles (numérique, bio-technologies, le stockage de l’énergie…) et cultiver l’exception française (l’agro-alimentaire, le luxe, la culture, le tourisme). L’élévation de la performance nationale exige une politique d’infrastructures permettant de diminuer les coûts et de faciliter la mobilité : qualité des services publics, efficacité des transports, prix des logements, coût de l’énergie.

3. Réussir la transition énergétique et écologique: Amplifier la diversification de nos sources d’énergie, et engager la sobriété énergétique. Cet objectif peut être en ces domaines aisément quantifié et les instruments, réglementaires, financiers, fiscaux, pourront être déployés tout au long de la décennie

4. Faire de notre territoire un levier de développement : Rendre accessibles les villes, installer des activités sur l’ensemble du pays, de mettre le numérique à la disposition de tous, créer une économie circulaire, rénover les réseaux de transport et maintenir une agriculture de qualité. Dans cette perspective, la valorisation de la façade maritime est un atout majeur dans la mondialisation. C’est la « croissance bleue ».

5. Inclure tous les citoyens dans la République : Réaffirmer les missions de l’école, accompagner les parcours vers l’emploi, travailler à une plus grande mixité sociale, affirmer la laïcité comme règle de vie en commun, élargir le service civique, encourager la vie associative et la démocratie de participation.

Cette réunion était la première étape d’un processus qui se poursuivra, sous la responsabilité du Commissariat général, jusqu’à la fin de l’année et fera une large place à la consultation. Il commence avec le travail introductif de Jean Pisani-Ferry et le rapport d'Anne Lauvergeon. Il se conclura avec l’adoption par le Gouvernement de « la stratégie pour la France».

Merci à La Lettre de Jaurès

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