Xavier Dor, militant anti-avortement, médecin de 84 ans aujourd’hui président de l’association « SOS tout-petits » proche du milieu catholique intégriste, a été condamné ce lundi à une peine de 10 000 euros d’amende par le tribunal de grande instance de Paris pour s’être introduit à deux reprises en juin 2012 dans les locaux du Planning familial 75. Cette peine dépasse les réquisitions du parquet, qui demandait en juin 2013 8 000 euros d’amende et un mois de prison avec sursis pour « pression morale et psychologique » et « actes d’intimidation ». Le Planning familial, l’ANCIC (Association nationale des centres d’interruption volontaires de grossesse et de contraception) et la CADAC (Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception) s’étaient constitués parties civiles à ce procès.

Samedi 14 septembre, rosaires et prières devant le centre IVG Tenon à Paris refoulés par la police

En prière dans le XXème

L'association Sos-tout petits, dont le président-fondateur, vient d'être condamné ce lundi, a, comme à son habitude, manifesté devant le centre IVG de l'Hôpital Tenon dans le XXème arrondissement de Paris qui a réouvert en avril 2011. Les militants d'extrême droite de SOS Tout-Petits, proches de Civitas, en ont fait alors un lieu de prière régulier contre l'avortement, une fois par mois. Ils étaient un chapelet à aligner les Je vous salue Marie et les Notre Père, à genoux sur le trottoir, face au métro Pelleport dès 9h30 ce samedi. Pour ces fanatiques « la vie est un don de Dieu » et l'avortement (comme la contraception) un crime. Alors les patenôtres nenni ce samedi ! Le groupe anti-IVG avait pourtant annoncé l'annulation de la mobilisation du samedi 14 septembre sur son site Internet, les quelques militants présents ont été raccompagnés au métro par les forces de l'ordre. Cette manifestation avait été interdite car susceptible «de provoquer des affrontements» avec les manifestations féministes et antifascistes prévues ce même jour. Soulagement pour les habitants du quartier qui ne cachent pas leur exaspération devant les mariolâtres, qui une fois par mois , subissent, les illuminés d'extrême-droite catholiques dans leur quartier : « en plus du rejet du monde figé défendu par SOS Tout-Petits, tout le monde est excédé par le blocage du trottoir et les nuisances sonores des hauts-parleurs qui crachent leurs prières. ».


Qui est Xavier Dor ?

Xavier Dor, la génuflexion

Xavier Dor, né le 30 janvier 1929 à Marseille, est un médecin retraité français, engagé dans la lutte contre l'avortement. Docteur en sciences, Xavier Dor a exercé la pédiatrie à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière et a été chercheur en embryologie cardiaque à l'INSERM. Fondateur et président de l'association SOS tout-petits, Xavier Dor est un des initiateurs des « commandos anti-IVG ». Dans le cas de son association, les actions menées consistaient, pour ces militants antiavortement et catholiques, à s'introduire dans des hôpitaux ou cliniques où étaient pratiquées des IVG, parfois dans des parties interdites au public, et à prier en attendant d'être expulsés par la force publique. Il a ainsi participé à plusieurs dizaines d'opérations, son association fut par ailleurs, surtout jusqu'à ce jour à l'origine de manifestations contre l'avortement et a déjà été incarcéré suite à celles-ci. Pour son actu immédiate, le procès et la condamnation fait suite à une de ces actions. L’ancien pédiatre avait remis de minuscules chaussons tricotés et une médaille de la Vierge à une femme qui avait décidé d’avorter, lors de sa seconde irruption dans les locaux du Planning. Lors de l’audience du 26 juin, celle-ci racontait en larmes son sentiment de culpabilité après cette rencontre « d’une violence inouïe ». Le tribunal a condamné Xavier Dor à verser à la femme 2 000 euros de dommages et intérêts en réparation de son préjudice moral, ainsi qu’un euro à la CADAC et un euro à deux entités du Planning familial. Il a été en revanche relaxé pour son action du 2 avril 2011 où il avait manifesté devant l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris en exhibant des images de fœtus ensanglantés. Xavier Dor se dit décidé à faire appel, estimant que « la France fille aînée de l’Église est devenue fille aînée de Satan et que le crime est inscrit dans la loi ». Encore un illuminé...


L'exaspération du maire du XXème ; les prières de rues c'est pas que l'Islam !

Frédérique Calandra

Frédérique Calandra, Maire PS du 20e arrondissement, déplore que le Préfet de police ait autorisé pendant plusieurs mois la tenue de manifestations anti-IVG devant l’hôpital Tenon alors que celles-ci s’apparentent à des prières de rue et créent des troubles à l’ordre public. Frédérique Calandra, Maire du 20e arrondissement de Paris, a plusieurs fois interpellé le Préfet de police de Paris sur la tenue des manifestations de l'association catholique luttant contre l’avortement, "SOS tout petits", qui ont lieu chaque mois devant l'hôpital Tenon dans le 20e arrondissement. Mais le cabinet du Préfet de police lui a répondu qu'il était disposés à autoriser de nouveau les manifestations de cette association au motif qu'elles ne constituaient pas un office religieux. Pourtant cette association annonce très clairement qu’il s’agit d’un rosaire, donc une prière publique. De plus, ces manifestations créent un trouble manifeste à l'ordre publique et posent de réelles difficultés de circulation et d’accès à l’hôpital Tenon. Frédérique Calandra déplore fortement l’autorisation de ce type de rassemblement. Elle s'étonne également de l’interprétation très flexible qu’en donne la Préfecture de police de Paris, en contradiction avec les mesures concernant l’interdiction des prières de rues.

Le gouvernement s'inquiète sur la montée en puissance des groupes anti-IVG

Najat Vallaud-Belkacem,
ministre des droits des femmes

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, a décidé d'agir contre les sites internet anti-IVG. Un numéro, davantage d'informations et de nouveaux services seront bientôt disponibles afin de lutter contre la prolifération de ces sites internet en apparence neutres et en réalité anti-avortement. C'est hier,lundi 16 septembre, que Najat Vallaud-Belkacem a présenté au Sénat son projet de loi Egalité Hommes-Femmes. A l'intérieur, plusieurs mesures ont trait à l'avortement, et tentent d'identifier l'un des principaux problèmes autour de cette question : l'accès à l'information, et la prolifération de sites anti-IVG relayant de fausses indications. En effet, comme l'illustrait déjà une enquête de l'AFP le 11 janvier 2013, le nombre de sites non-officiels donnant des informations sur Internet ne cesse d'augmenter. Et surtout, ils sont mieux référencés sur les moteurs de recherche que le site du Planning Familial, institution de référence. En tapant "IVG" sur Google, ils font partie des premiers résultats. "Il y a une puissance financière derrière ces sites, qui permet d'acheter des pages de publicité", explique Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning Familial. Ces sites, qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à des sites institutionnels (numéro vert, emploi de termes comme "centre national de documentation"), peuvent mener à de fausses informations et surtout, sont souvent le masque d'associations anti-IVG. On y trouve énormément d'indications contraires à l'avortement, et leurs répondeurs téléphoniques tentent d'avantage de convaincre que d'informer. Le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes a fait quatre recommandations spécifiques à Najat Vallaud-Belkacem:

  1. Créer le premier site officiel d'information sur l'IVG avec des informations de base (où, quand, quels sont les droits)
  2. Mettre en place un numéro de téléphone national, anonyme et gratuit
  3. Mettre en place une "équipe IVG" de veille
  4. Organiser une campagne nationale d'information

Enfin, la sénatrice socialiste de l'Oise, Laurence Rossignol a déposé un amendement au projet de loi, prévoyant l'extension du délit d'entrave à l'IVG. Il permettra notamment d'empêcher les anti-avortement de manifester aux abords des hôpitaux.

©AFP sept 2013 durée 00:00:46

Un militant anti-avortement condamné à 10.000 euros d'amende

Publiée le 16 sept. 2013 Xavier Dor, figure du militantisme anti-avortement, a été condamné lundi 16 septembre 2013 à 10.000 euros d'amende pour s'être introduit à deux reprises dans les locaux du Planning familial à Paris en juin 2012.

©Télébocal IDF

SOS Tout-petit à Tenon le 25-05-13, la foi de trop

Encore une fois, les membres de l'association S.O.S tout-petit (catho-extrémiste) sont devant l'hôpital de Tenon pour manifester contre l'IVG. Aujourd'hui, pas d'opposants pour leur jeter des œufs, mais toujours des prières de rues normalement interdites et un trouble à l'ordre public certain.

©Télébocal IDF

Hopital Tenon Exaspération des habitants face aux anti-ivg

Ce reportage tourné le 10 décembre par Télébocal et disponible sur Internet donne une idée du climat délétère et des troubles créés par les intégristes. Les messages de haine proférés à l’encontre des femmes qui exercent le droit à disposer de leur corps, et ce samedi à l’encontre également des personnes LGBT ne doivent plus avoir droit de cité dans le XXème arrondissement de Paris

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